ASCENDANSES
Ooooooh...dès l'or,
dodelinant du corps sur la dune de Sahara de mon dromadaire, jusqu'à la
fourrure du pôle arctique, en ours blanc,
puis sur les dauphins australiens jusqu'aux didgeridoos d'Uluru,
j'épuise l'oxygène originel dans les âmes et les shamans de tous les
temps, la peau peinte de la terre ocre du pays de Là-Bas
---->>>>>> ?
Je me dansais dans les langages animaux, de Shiva, du Tao amazonien,
dans les tambours de la danse du Soleil du Canada,
dans le sang des sacrifices humains mayas, sur les monuments engloutis
de Mu, sur l'île de Pâques et à Stone Henge, jeté de la Sibérie arabe,
habillé de
haillons de peaux de tigres blancs antarctiques à dents de sabre, avec
des dreadlocks en glace bleue, un masque
vénitien aux douleurs espagnoles sur le coeur.
En devenant éphémèrement pyramide millénaire, je pense encore
régulièrement à mademoiselle A., bloquée dans son tholos fuligineux et
suintant le long de ses cheveux noirs de 2005,
avec les médiocrités qu'offre la complexité au désarroi de ce corps
européen encore jeune, en phase destructive, hallucinant devant toute
cette MASSE
de 110 milliards d'êtres humains nés depuis l'aube des temps, et que
voilà en défilé processionnel, serpentant dans les cirrus effilés de mon
encre pixelique blanche à l'âme bleue.
Du noyau terrestre
aux dorsales du rift médio-atlantidique, en course de la Fosse des
Mariannes jusqu'au sommet du K2,
jusqu'à la mésosphère et au Grand Mur d'Hercule, et même derrière la
frontière du big-bang fossilisé sur ta peau, mon Super amour,
l'explosion de temps n'augmentera
pas l'espace d'une seconde, car il n'y a là-bas, ni Temps, ni
Espace(s), à peine quelques dimensions follement auto-imbriquées,
seulement des consciences fantomatiques
en bout de course d'elles-mêmes, emmêlées dans le lait amniotique de
la troublante transe des ascendanses et des monstruosités
physico-chimiques peuplant les lois
marmoréennes de la nature des Univers réticulaires...